Une arnaque absolue !
Deux jours fériés en moins : la « bonne blague » à 8 milliards… mais pour qui ?
Dès 2026, le gouvernement voudrait retirer le caractère férié (c’est-à-dire chômé et payé sans travailler) du lundi de Pâques et du 8 mai.
Traduction :
On bosse plus.
On ne gagne pas plus.
L’État et les patrons, eux, encaissent.
Et c’est censé être une bonne nouvelle pour l’économie.
Vous connaissez le coup du magicien ?
Il vous montre sa main gauche, la vide… pendant que la main droite vous pique votre montre.
Eh bien, là, c’est pareil. Sauf que la montre, ce sont nos deux jours fériés – le lundi de Pâques et le 8 mai – et que le tour, c’est le gouvernement qui veut le jouer, à partir de 2026.
L’argument officiel ?
« C’est pour relancer l’économie et économiser 4,2 milliards d’euros. »
Mais si on gratte un peu :
- Pour l’économie ? Rien ne prouve que produire deux jours de plus par an change grand-chose.
- Pour notre compte en banque ? Euh… c’est plutôt l’inverse : deux jours travaillés de plus = environ 1 % de la masse salariale (explication : la masse salariale, c’est le total des salaires versés par toutes les entreprises — et 1 % de cela, c’est grosso modo 8 milliards d’euros… d’argent en plus pour les employeurs si c’est gratuit pour eux).
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La CFE-CGC dénonce « une arnaque absolue »
François Hommeril, président de la CFE-CGC, ne mâche pas ses mots :
« C’est une arnaque absolue. Dans cette affaire, le patronat gagne autant que l’Etat et c’est les salariés qui paient tout. »
Pourquoi ? Parce que le gouvernement propose aux employeurs de contribuer un peu (façon « journée de solidarité » mise en place en 2004) … Mais tout le monde sait comment ça finit : les patrons rechignent, trouvent le moyen de compenser ailleurs, par exemple en freinant les augmentations de salaires ou en jouant sur les primes.
Bref, cadeau empoisonné : les travailleurs produisent plus, mais ne gagnent pas plus. Et l’État, lui, encaisse les économies.
Pourquoi c’est injuste et inefficace
Imaginez qu’on vous dise :
« Pour améliorer votre budget, on vous retire deux repas par semaine. Mais rassurez-vous, vous cuisinerez autant… juste pour les autres. »
C’est exactement ça :
- Injustice sociale : les salariés perdent deux jours chômés (donc une forme de rémunération indirecte) sans réelle contrepartie.
- Aucune efficacité garantie : l’histoire économique a montré que ce genre de mesure ne booste pas significativement la croissance.
- Signal désastreux : on détricote un acquis social vieux de plus de 70 ans.
Prochain round
Une réunion intersyndicale se tiendra le 1ᵉʳ septembre. L’idée ? Organiser la riposte pour que cette « grosse blague » reste au stade d’un brouillon dans un tiroir ministériel.
Pour en savoir plus
Tous les patrons ne sont pas pour cette mesure
Une « mauvaise décision » et « un partage de la misère »
L’organisation patronale U2P (Union des entreprises de proximité), représentant 3,4 millions de TPE-PME dans l’artisanat, le commerce de proximité et les professions libérales, s’oppose fermement à la suppression de deux jours fériés, la qualifiant de « mauvaise décision » et d’« un partage de la misère ».
Michel Picon, président de l’U2P, estime que cette mesure représenterait « 4,2 milliards d’euros de charges supplémentaires » pour les entreprises, sans aucune compensation. Il souligne que, pour la majorité des entreprises, qui sont des entreprises de services, travailler deux jours de plus n’apporterait pas nécessairement de gain si la clientèle n’est pas au rendez-vous, comme pour un salon de coiffeur ouvert le lundi de Pâques sans clients.
Michel Picon martèle qu’« on a besoin de plus de consommation », et non pas d’une mesure qui ne propose pas de gagner plus en travaillant plus. Il anticipe également une « catastrophe pour le tourisme, la restauration et l’hôtellerie » et craint un climat social difficile à la rentrée face aux multiples réformes en cours. L’U2P défend le principe que « tout travail mérite salaire » et que, si des jours fériés sont supprimés, les employés devraient être rémunérés en conséquence.
Services publics : on veut nous plumer jusqu’au dernier duvet
Nous, agents publics, sommes déjà en cale sèche :
- Les fonctionnaires ne sont pas responsables de la dette publique.
- Ils subissent déjà le gel du point d’indice (le point d’indice est l’unité de base qui sert à calculer le salaire dans la fonction publique — gelé, il bloque les augmentations), les suppressions arbitraires de postes, ou la baisse des garanties en cas d’arrêt maladie.
- Et maintenant, on voudrait aussi leur piquer deux jours fériés ?
Notre réponse : non, merci !
Signez la Pétition intersyndicale adressée au Premier ministre
par l’intersyndicale : CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, CFTC, UNSA, FSU, SOLIDAIRES
💡 Cette réforme ne tient pas debout.
On nous vend ça comme un plan pour relancer l’économie.
C’est comme dire :
« Pour te mettre en forme, on va t’enlever deux nuits de sommeil. »
Logiquement, ça fatigue. Socialement, ça énerve.
Et économiquement ? Ça ne crée pas miraculeusement des investissements, juste du travail… gratuit.
Nous invitons tout le monde à se mobiliser… parce qu’un acquis social, c’est comme un bon dessert : une fois qu’on vous l’a pris, difficile de le récupérer.
N’attendez plus, rejoignez Action & Démocratie / CFE-CGC Corse !
Ensemble, faisons entendre une voix sensée et défendons-nous avec force et intelligence !
Le bureau académique Action & Démocratie