Déclaration d’accident de service : Fiche pratique

AD-Corse

Faire une déclaration d’accident de service

Définition d’un accident de service :

Un accident est considéré comme un accident de service lorsqu’il survient :

  • Dans le temps et le lieu du service, c’est-à-dire pendant les heures de travail et sur le lieu d’affectation habituel.

Différents types d’accidents de service

  • Accident survenu dans le temps et le lieu du service
  • Accident survenu lors d’activités connexes constituant le prolongement normal des fonctions
  • Cas particulier du télétravail
  • Différents types d’accidents de trajet
    • Accident entre le lieu de résidence et le lieu de travail
    • Accident entre le lieu de travail et le lieu de restauration
  • Lors d’une activité qui constitue le prolongement normal des fonctions, par exemple lors d’une formation, d’une réunion en dehors du service d’affectation, d’une mission pour le compte de l’administration ou d’une activité syndicale dans le cadre d’un mandat. [2, 3]
  • En situation de télétravail, sous réserve qu’il ait eu lieu pendant les heures de télétravail et dans le cadre des fonctions exercées en télétravail.

Article 6 du décret n° 2016-151 du 11 février 2016 : Les agents exerçant leurs fonctions en télétravail bénéficient des mêmes droits et obligations que les agents exerçant sur leur lieu d’affectation. 

⚠️ Points importants :

  • La reconnaissance de l’imputabilité au service de l’accident vous permettra de bénéficier d’un congé pour invalidité temporaire imputable au service (CITIS) et d’une prise en charge des frais médicaux liés à l’accident.
  • En cas d’accident de service, le principe de présomption d’imputabilité s’applique. Cela signifie que l’agent n’a pas à apporter la preuve du lien de causalité entre l’accident et le service.

Est présumé imputable au service tout accident survenu à un fonctionnaire, quelle qu’en soit la cause, dans le temps et le lieu du service, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice par le fonctionnaire de ses fonctions ou d’une activité qui en constitue le prolongement normal, en l’absence de faute personnelle ou de toute autre circonstance particulière détachant l’accident du service. 

Démarches à suivre en cas d’accident de service : 

  1. Prise en charge médicale immédiate :
  • Assurez-vous que vous bénéficiez des premiers soins nécessaires. Si nécessaire, faites appel aux services d’urgence (SAMU, pompiers) en cas d’accident de trajet.
  • Prise en charge médicale de l’agent en cas d’accident sur le lieu du service
    • Lorsqu’un accident survient sur le lieu du service, la première chose à faire est de s’assurer que la victime reçoive les soins nécessaires, au besoin en faisant appel à des intervenants extérieurs (Service d’aide médicale d’urgence ou pompiers).
    • Dans le même temps, mettre la victime en sécurité, il convient de faire cesser tout danger qui pourrait entrainer un autre accident (arrêt d’une machine, coupure de l’électricité ou du gaz, etc.).
  1. Information du service RH :
  • Informez, ou faites informer par un tiers (collègue, supérieur hiérarchique, ayant droit) dans les plus brefs délais, votre service RH de l’accident.
  • Si vous n’êtes pas en mesure de le faire vous-même, assurez-vous qu’une autre personne le fasse pour vous.
  1. Déclaration formelle de l’accident :

Action & Démocratie / CFE -CGC de Corse peut vous accompagner dans vos démarches.

  • Joignez un certificat médical à votre déclaration. Ce certificat, établi par le médecin qui vous a examiné, doit décrire précisément la nature et le siège des lésions ainsi que la durée probable de l’incapacité de travail.
  • Si l’accident entraine un arrêt de travail, vous devez transmettre cet arrêt de travail dans le délai de 48h suivant son établissement.
  1. Transmission de la déclaration et du certificat médical :
  • Adressez votre déclaration et le certificat médical à votre service RH dans un délai de 15 jours à compter de la date de l’accident.
  • Important : Si l’impact de l’accident sur votre santé n’est pas immédiat, vous disposez d’un délai de 2 ans à compter de l’accident pour déclarer l’accident. Cependant, la déclaration devra être effectuée dans les 15 jours suivant la constatation médicale de l’impact sur votre santé.
  • Les documents ayant un caractère médical sont nécessairement remis sous pli confidentiel avec la mention « secret médical ».
  1. Pièces complémentaires :
  • Selon les circonstances de l’accident, des pièces complémentaires pourront vous être demandées.
  • Exemples : plan des locaux, ordre de mission, attestation horaire, photographies, témoignages, constat amiable, rapport de police/gendarmerie, documents médicaux (compte-rendu d’analyses, d’intervention, etc.).

‼️Recommandations d’Action & Démocratie :

  • Conservez précieusement une copie de la déclaration d’accident et du certificat médical.
  • Transmettez vos documents en recommandé avec avis de réception.
  • Respectez les délais de transmissions.
  • Le service RH est votre interlocuteur privilégié pour toute question relative à la déclaration d’accident de service. N’hésitez pas à le solliciter si besoin.

Où envoyer le dossier :

Pour les enseignants du second degré

  • Rectorat / DPE – Boulevard Pascal Rossini – BP 808 – 20192 Ajaccio Cedex 4

Pour les personnels non enseignants

  • Rectorat / DPAEBoulevard Pascal Rossini – BP 808 – 20192 Ajaccio Cedex 4

Pour les enseignants du 1er Degré

  • DSDEN de Corse du Sud / DPEM – Boulevard Pugliesi Conti – BP 832 – 20192 Ajaccio Cedex 4
  • DSDEN de Haute-Corse / DPEM – Palais de la Mer – 5 bis Rue du Chanoine Leschi – BP 177 – 20293 Bastia Cedex

Contacts :

Vous trouverez les contacts dans l’annuaire numérique accessible via le portail intranet académique, avec authentification (identifiants du webmail) :

https://pia.ac-corse.fr/annuaire/

(Dans le champ recherche, vous pouvez filtrer avec le nom du service : DPE, DPAE , DPEM…)

🆘 Assistance syndicale

Vous pouvez aussi contacter votre délégué syndical qui pourra vous apporter son écoute et son assistance auprès de votre administration.

N’hésitez pas à nous contacter !

Références :

Décret n° 2019-122 du 21 février 2019 : relatif au congé pour invalidité temporaire imputable au service dans la fonction publique de l’État

Décret n° 2016-151 du 11 février 2016  : relatif aux conditions et modalités de mise en œuvre du télétravail dans la fonction publique et la magistrature

Décret n° 86-442 du 14 mars 1986 : relatif à la désignation des médecins agréés, à l’organisation des conseils médicaux, aux conditions d’aptitude physique pour l’admission aux emplois publics et au régime de congés de maladie des fonctionnaires

Guide pratique des procédures accidents de service et maladies professionnelles

Protection fonctionnelle : Fiche pratique

AD-Corse

Protection fonctionnelle

Définition :

La protection fonctionnelle est une obligation légale de l’administration envers ses agents, les protégeant des menaces, attaques, ou poursuites judiciaires subies en raison de leurs fonctions. Elle est accordée aux agents publics, y compris les fonctionnaires, stagiaires, contractuels, magistrats, militaires, etc. Cette protection est valable même après la cessation de fonctions si les faits sont liés à l’exercice passé de ces fonctions.

Le guide pratique pour la sécurité des élèves, des personnels et des enceintes scolaires 2024 précise (PDF à télécharger en bas de page) :

  • Vos services accorderont systématiquement la protection fonctionnelle, en cas de danger caractérisé, même si l’agent n’a pas déposé plainte.
  • Le chef d’établissement est tenu d’engager une procédure disciplinaire et peut prononcer des sanctions immédiates lorsqu’un élève est l’auteur d’un acte grave à l’égard d’un membre du personnel, y compris des menaces, ou d’un autre élève ou commet une atteinte grave aux principes de la République.
  • Toutes les atteintes à la sécurité des élèves, des personnels et des écoles et établissements doivent être signalées. Le signalement est la condition de la prise en charge et de la protection. Aucune raison ne justifie le silence et le renoncement. 
 

⚠️ Points importants :

  • La protection fonctionnelle est un droit pour les agents publics.
  • Il est crucial de bien documenter sa demande et de la transmettre rapidement.
  • L’administration a l’obligation d’agir rapidement, surtout en cas de danger imminent.
  • La protection ne se limite pas à la prise en charge des frais d’avocat, mais peut inclure un large éventail de mesures.
 

Conditions d’éligibilité :

  • L’agent doit être victime d’une attaque, de menaces, de diffamation, de harcèlement, ou de poursuites judiciaires.
  • Les faits doivent être en lien direct avec l’exercice de ses fonctions ou sa qualité d’agent public. Par exemple, un cambriolage au domicile d’un policier ne sera pas couvert, sauf s’il est prouvé qu’il s’agit de représailles liées à ses fonctions.
  • L’agent ne doit pas avoir commis de faute personnelle détachable de l’exercice de ses fonctions. Il est important de distinguer les différents types de fautes :
  • Faute de service: Faute commise par un agent public dans l’exercice de ses fonctions (pendant le service, avec les moyens du service, et présentant un caractère impersonnel).
  • Faute personnelle non détachable: Faute commise en dehors du service mais utilisant les moyens du service.
  • Faute personnelle détachable: Faute commise en dehors du service et sans lien avec celui-ci, ou faute commise pendant le service mais relevant de préoccupations privées, d’un comportement incompatible avec les obligations des agents publics, ou d’une particulière gravité.
 

Démarches à suivre :

  1. Informer sa hiérarchie sans délai en cas d’attaque ou de poursuite.
  2. Formaliser la demande par écrit en précisant les faits, en apportant les preuves du lien avec les fonctions, et en joignant les documents justificatifs. Il est recommandé de déposer la demande dès le dépôt de plainte ou la connaissance de poursuites.
  3. Renouveler la demande à chaque étape de la procédure, car l’administration vérifie les conditions d’application à chaque instance.

En cas d’attaque imminente, l’administration doit prendre des mesures de protection sans demande préalable. Il est néanmoins important de l’informer au plus vite.

 

La procédure pour demander la protection fonctionnelle est la suivante :

  • Signalez l’incident à votre supérieur hiérarchique : La victime doit signaler les faits à son supérieur hiérarchique (IEN pour le 1er degré, chef d’établissement, de division ou de service) dès que possible.
  • Soumettez une demande écrite : La demande de protection fonctionnelle est formulée par écrit auprès de l’administration employeur. La demande doit être précise et concise, et comprendre des pièces complémentaires qui détaillent les faits et le contexte.
  • La demande est examinée par l’IEN, le chef d’établissement, de division ou de service : Ils établiront ensuite un rapport circonstancié avec un avis sur la demande.
  • La demande est transmise à l’administration employeur (collectivité, DSDEN, Rectorat).
  • Décision : L’intéressé est informé de la décision par son administration employeur. Le recteur est informé de la protection statutaire et de la suite donnée à la demande.
 

Rejet de la demande :

  • Un silence de l’administration pendant 2 mois vaut décision implicite de rejet.
  • Possibilité de recours gracieux ou hiérarchique, ou saisine du juge administratif dans les 2 mois.
 

Mesures de protection possibles :

L’administration dispose d’un large panel de mesures pour assurer la protection de ses agents. Voici quelques exemples :

  • Soutien et prévention :
  1. Mise en place de mesures conservatoires pour assurer la sécurité de l’agent, comme une interdiction d’accès à l’établissement pour l’auteur des menaces.
  2. Soutien institutionnel et exercice du droit de réponse de l’administration.
  3. Prise en charge médicale.
  4. Sanctions disciplinaires contre les auteurs de menaces.
  5. Signalement au procureur de la République.
  6. Signalement sur la plateforme PHAROS pour tout contenu suspect ou illicite.
  7. Signalement aux hébergeurs de contenus manifestement illicites.
  • Assistance juridique et judiciaire :
  1. Aide au choix d’un avocat.
  2. Prise en charge des honoraires d’avocat, même si l’administration n’est pas tenue de supporter l’intégralité des frais.
  3. Autorisation d’absence pour les besoins de la procédure et prise en charge des frais de déplacement.
  4. Prise en charge des frais de justice (au civil et au pénal).
  • Réparation des préjudices :
  1. Indemnisation intégrale des préjudices subis (physiques, matériels, moraux).
  2. Subrogation de l’administration dans les droits de l’agent contre le tiers responsable.
 

La protection fonctionnelle peut être accordée aux personnes suivantes :

  • Fonctionnaires (stagiaires et titulaires) et anciens fonctionnaires ;
  • Agents contractuels et anciens agents contractuels (contractuels de droit public, vacataires, etc.) ;
  • Conjoint, concubin, partenaire lié par un PACS de l’agent, enfants et ascendants ;
  • Collaborateur occasionnel du service public.
 

La protection fonctionnelle peut être accordée dans les cas suivants (liste non limitative) :

  • En cas de poursuite devant une juridiction de l’ordre judiciaire (civile et/ou pénale) pour des faits qui se rattachent à l’exercice de ses fonctions, à condition qu’aucune faute personnelle détachable de ses fonctions ne lui soit imputable.
  • Atteintes volontaires à l’intégrité de la personne : violences ; actes de harcèlement ; menaces ; injures, outrages, diffamations.
  • En cas d’atteinte aux biens (par exemple en cas de dommages causés au véhicule de l’agent).
  • En cas d’attaques qui peuvent être physiques ou morales, actes ou menaces, adressés par courrier, par des individus, diffusées plus largement, par des tracts syndicaux, par les médias ou les réseaux sociaux.
 

Prise en charge des frais d’avocat :

  • Choix libre de l’avocat.
  • Communication du nom de l’avocat à l’administration.
  • Prise en charge négociée par l’administration via une convention tripartite (avocat, administration, agent).
  • En l’absence de convention, l’administration règle les frais sur présentation de factures acquittées, sans garantie de remboursement intégral.
  • Information de l’administration en cas de changement d’avocat.

 

📌 D’autres pistes à ne pas négliger

  • Souscrire une protection juridique professionnelle, si vous n’en avez pas déjà une.

La plateforme téléphonique et les espaces d’accueil et d’écoute (EAE) du réseau PAS.

La plateforme téléphonique est accessible par un numéro unique mis en place au niveau national.
Il faut composer le 0805 500 005.
Ce numéro vert gratuit (appel et service), disponible de  8h30 à 18h30 du lundi au vendredi, permet la prise de rendez-vous dans les Espaces d’Accueil et d’Écoute situés dans les sections MGEN d’Ajaccio et de Bastia et, en cas d’urgence, la mise en relation avec un psychologue.


  • CORSAVEM, association d’aide aux victimes et de médiation pénale

L’association CORSAVEM est une association d’aide aux victimes et de médiation pénale. L’association est composée de juristes et de psychologues cliniciennes.
Le siège principal de l’association est situé à Bastia, rue San Angelo.
Le siège annexe est situé à Ajaccio, 6 chemin de la Pietrina.
L’association exerce son activité sur l’ensemble du territoire.

ASSOCIATION D’AIDE AUX VICTIMES D’INFRACTIONS ET DE MÉDIATION PÉNALE

L’association propose aux victimes :

– une écoute privilégiée pour identifier l’ensemble de leurs difficultés (méconnaissance du droit, souffrance psychologique…),
– une information sur les droits, sur les procédures d’indemnisation,
– un soutien psychologique tout au long de la procédure judiciaire,
– un accompagnement social (démarches auprès des assurances, services sociaux…),
– une orientation si nécessaire vers des services spécialisés (avocats, services médicaux – psychologique).

COORDONNÉES DE BASTIA

Ouvert tous les jours du lundi au vendredi de 09h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

 Tél : 04 95 34 04 85

  • COORDONNÉES D’AJACCIO

Tél : 04 95 10 27 06

http://www.ca-bastia.justice.fr/index.php?rubrique=11666&ssrubrique=11761

https://www.france-victimes.fr/index.php/component/association/?view=fiche&id=41



🆘 Assistance syndicale

Vous pouvez aussi contacter votre délégué syndical qui pourra vous apporter son écoute et son assistance auprès de votre administration.

N’hésitez pas à nous contacter !

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.