Entre enclume managériale et marteau budgétaire, l’attractivité en péril !

Crise d'attractivité dans la fonction publique.

La fonction publique, ce trésor national, coincé entre la poigne du management façon étau et le marteau du budget qui tape là où ça fait mal. Une pièce de théâtre tragi-comique, jouée sur fond de plans comptables et de déshumanisation.

L’attractivité de la fonction publique ? C’est un peu comme le monstre du Loch Ness : tout le monde en parle, personne ne le voit. Pendant que certains rêvent d’en faire un sujet de table ronde, d’autres, sur le terrain, rient jaune.

Un sujet qui fait grincer des dents et ricaner dans les salles des profs ou à la cantine pour ceux qui ont la chance d’en avoir encore une.

Des services publics en décomposition

Brigitte Macron dit que “les Français ne méritent pas Emmanuel”. Sur ce coup, elle a raison, mais pas comme elle le pense ; nous ne méritons vraiment pas ça !

Ce qu’on mérite encore moins, c’est cet État en mode Titanic. Un coup d’œil aux services publics et l’on se demande si nous ne sommes pas dans un pays en voie de sous-développement. Et ces fonctionnaires, hein, ces héros du quotidien qu’on pointe du doigt, qu’on accuse à tort de tous les maux… La vérité ? Ce qui tourne encore tient grâce à leur dévouement, pas grâce aux calculettes des technocrates de Bercy.

La vraie question est de savoir comment on a pu en arriver là alors que la dette a doublé en sept ans, merci au Jupiter Élyséen et au Ploutos de Bercy. Pour comprendre, il faudrait savoir où va l’argent.

Le mythe du fonctionnaire tire-au-flanc

Le fonctionnaire, ce planqué qui passe sa journée à boire des cafés ? Foutaise ! En réalité, les agents publics, dans l’Éducation nationale comme ailleurs, triment comme des forçats pour pallier le manque de moyens et les effectifs squelettiques. Le gel des salaires, la non-revalorisation, et, pour couronner le tout, un mépris général digne d’un festival… C’est sûr que, insultes, agressions et décapitations ne font pas rêver. Pas étonnant que les jeunes préfèrent les plateformes de “streaming” au concours de la fonction publique. 

Recrutement en mode foire à tout

Rapport après rapport, on pointe le même problème : l’attractivité de la fonction publique est à la ramasse. On tente les “jobs dating”, on baisse les exigences… À ce rythme, on finira par tirer au sort les recrutements, façon loto. 

Et pendant ce temps, management toxique à tous les étages

Les cadres ? On les a transformés en jongleurs de cirque. Une main sur le budget, une autre sur les exigences absurdes. Résultat : burn-out, départ en masse et un climat où même les cactus ne peuvent survivre.

La Corse, doublement dans la galère

Chez nous, en Corse, c’est encore plus rock’n’roll. Avec un actif sur trois dans la fonction publique et un coût de la vie qui donne des sueurs froides.  Et du haut de leur Olympe parisien, ça se contrefiche de nos contraintes insulaires.

Et si on arrêtait de se raconter des histoires ?

La vraie solution, ce n’est pas des rustines sur des pneus crevés. Il faut revaloriser les salaires, offrir des moyens décents, restaurer le dialogue social… Bref, rendre aux fonctionnaires la dignité qu’ils méritent.

Ce n’est pas une révolution qu’il nous faut. C’est un retour au bon sens. Servir l’intérêt général, ça mérite un peu plus qu’un discours creux et un sourire de circonstance.

Voyage au cœur des prévisions ministérielles

Ministre divinatoire

Chers collègues, faisons un petit tour dans le futur… ou pas. Tout dépend de votre interprétation des messages sibyllins de nos chers dirigeants.

Flashback, 1er juillet 2024, le “Guide pratique pour la sécurité des élèves, des personnels et des enceintes scolaires 2024“, nous promettait une rentrée scolaire sécurisée grâce à la création d’un Service de Défense et de Sécurité Académique (SDSA). Fantastique, non ?

Ministre divinatoire

Mais, accélérons un peu notre DeLorean jusqu’au 5 décembre 2024. Là, surprise ! Le “Plan ministériel pour la tranquillité scolaire” entre en scène, avec une déclaration digne d’un oracle de Delphes : “Pour une meilleure lisibilité, simplicité et structuration, la mise en œuvre de ce plan se fera dans le cadre des futurs services de défense et de sécurité académiques.” Alors là, bravo pour la précision ! Futurs services, mais sans date. Rien de tel pour nous tenir en haleine.

Quand l’administration devient voyante… ou peut-être pas

Voici donc le grand numéro de magie de Mme Nicole Belloubet, notre ministre voyante divinatoire, qui avait prédit la création de ces services pour la rentrée 2024. Quelle prophétie ! Mais l’avenir étant ce qu’il est, Mme Anne Genetet, l’Oracle aléatoire, préfère rester vague. Après tout, pourquoi se presser avec des dates précises ? Cela maintient le suspense et l’incertitude. D’autant que notre Pythie  de Grenelle avait lu dans les entrailles de l’assemblée son avenir incertain. De notre côté, comme Anne dans le conte de Perrault, “nous ne voyons que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie”, mais aucun service en vue.

Ah, et n’oublions pas de saluer la prédiction de Nostradamus lui-même. Comme il l’avait si bien écrit dans ses célèbres quatrains, “In vacuum flumina speramus, Auxilium umquam venit. Adventum hominum imploramur, Sed ut venti, absunt semper”.
Traduction : “Dans les rivières vides, nous espérons que l’aide viendra toujours. On implore l’arrivée des hommes, mais, comme les vents, ils sont toujours absents”.
Retraduction : y en aura personne en plus pour ce nouveau service, y en a déjà trop beaucoup de fonctionnaires… Fonctionnaire, fonctionnaire, tralalala ! fonctionnaire, fonctionnaire tralalalére !

Cependant, ne désespérons pas totalement !

Le “Plan ministériel pour la tranquillité scolaire” nous assure au moins une chose : “À chaque fois qu’un personnel est agressé ou menacé dans l’exercice de ses fonctions, il convient de mettre en œuvre les mesures suivantes : octroi immédiat de la protection fonctionnelle, même sans demande…” Bon, au moins, une bonne nouvelle ! Protection juridique, soutien médical et psychologique, tout est prévu. Oui, oui, tout est prévu… sur le papier.

L’espoir fait vivre ?

Espérons, plus de clarté et moins de prophéties nébuleuses de la part de notre futur ex-ministre.
Plus de cinq ministres en deux ans : Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra, Nicole Belloubet, Anne Genetet, c’est à qui le tour ?

AD-Corse-Banniere-QRcode

Journée d’action devant la préfecture de Corse le jeudi 5 décembre 2024

AD-CFE-CGC-Grille-Prefecture-Corse
intersyndicale-fp-corse

L’intersyndicale de la Fonction publique CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, STC et UNSA de la Corse du sud est aujourd’hui rassemblée pour faire face aux attaques et aux mesures punitives envisagées contre les agents des services publics.

Hier soir, mercredi 4 décembre, le vote de la motion de censure a renversé le gouvernement Barnier. Aussi, Monsieur Kasbarian n’est plus ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. Mais l’intersyndicale de la Corse du sud reste mobilisée pour exiger du futur ministre de la Fonction publique qu’il renonce :

  • au gel de la valeur du point d’indice ;
  • à l’instauration des 3 jours de carence ;
  • à la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie ;
  • au non-versement de la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat.

Ces mesures qui étaient envisagées par le gouvernement d’Emmanuel Macron et de Michel Barnier sont encore plus préoccupantes pour la Corse, car sur notre île, 1 actif sur 3 est un agent public. C’est pourquoi, nos organisations syndicales appellent les agents de la fonction publique, fonctionnaires et contractuels, mais également tous les citoyens, à se mobiliser très massivement pour :

  • la revalorisation de l’indemnité compensatoire pour frais de transport, son extension et son élargissement aux retraités ;
  • des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques ;
  • l’ arrêt des suppressions de postes ;- des créations d’emplois partout où cela est nécessaire ;
  • l’accès à l’emploi titulaire pour les agents contractuels ;
  • l’augmentation de la valeur du point d’indice au titre de l’année 2024 et des années suivantes, mais également des mesures salariales générales ;
  • la refonte des grilles indiciaires ;
  • l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes ;
  • l’abandon des orientations du projet de loi dit « Guerini » qui vise à « davantage récompenser le mérite » et « (lever le tabou du) à permettre le licenciement des fonctionnaires » (ou encore « remettre en cause les catégories C, B et A »). Ces mesures sont inacceptables.
  • enfin, nous exigeons l’obtention pour tous d’une prime de vie chère en Corse.

Cette journée de mobilisation et de grève n’est qu’un début!

Uniti, Inseme, Vinceremu

AD-CFE-CGC-Grille-Prefecture-Corse
AD-Prefecture-Corse

L’intersyndicale de la Fonction publique CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, STC et UNSA de la Corse du sud a été reçue pendant près d’une heure par M. le Directeur de cabinet de M. le préfet pour lui faire part des préoccupations et revendications des agents des trois versants de la fonction publique (État, Hospitalière et Territoriale).

Travailler jusqu’à la mort : la nouvelle lubie du gouvernement !

Enseignant_fauteuil_roulant

Salut les collègues !

Vous vous sentez un peu épuisésdémotivés voir carrément au bout du rouleau ?

Pas d’inquiétude ! Le gouvernement a trouvé une nouvelle solution miracle pour améliorer nos conditions de travail et maintenir notre pouvoir d’achat : travailler malade ! Oui, vous avez bien entendu !

Enseignant_fauteuil_roulant

Fini les jours de carence pour se remettre d’une petite grippe attrapée au contact de nos chers élèves ! Dorénavant, on vient bosser, même avec 40 de fièvre, un bras en moins et une perfusion dans chaque narine.

secretaire_platre

C’est ça, l’égalité avec le privé ! Sauf que dans le privé, les jours de carence sont souvent pris en charge par l’employeur ou d’autres organismes. Pas chez nous ! Non, non, on est des fonctionnaires, des privilégiés, rappelez-vous !

Le gouvernement, dans sa grande sagesse, a donc décidé d’augmenter le nombre de jours de carence à trois, tout en diminuant notre traitement de 10% pendant notre arrêt maladie.

C’est sûr que quand on est cloué au lit par la grippe aviaire contractée au milieu de 30 bambins, on a vraiment envie de se dire : “chouette, je vais perdre 290€ cette semaine !”

Et le meilleur dans tout ça, c’est que notre chère ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, semble tout à fait d’accord avec cette mesure. Elle est sans doute trop occupée à compter les économies réalisées sur notre dos pour se rendre compte que 80% de nos arrêts maladie de courte durée sont dus à des maladies virales attrapées au travail.

Le gouvernement nous avait déjà concocté le recul de l’âge de départ à la retraite. Bientôt, il faudra enseigner jusqu’à l’âge de Mathusalem ! Celui qui disait, dans un sketch de Fernand Reynaud, « N’anticipons pas » quand on lui parlait de la retraite des vieux. 

Il faudra tant bien que mal continuer de faire cours avec une arthrose à chaque articulation et une sciatique qui lui remonte jusqu’aux oreilles. C’est la double peine, les collègues ! Non seulement on nous oblige à travailler plus longtemps, mais en plus on nous expose à toutes les pathologies qui accompagnent la vieillesse. On se croirait dans un film d’horreur, sauf que là, c’est la réalité qui nous rattrape.

squelette tableau high
Notre avenir vu dans la boule de cristal de Bercy. (Et non, ce n'est pas Oscar qui reprend du service.)

Un véritable acte de patriotisme économique : ne vous soignez plus du tout !

Imaginez : plus de sécurité sociale à financer, un gain de temps considérable (fini les rendez-vous médicaux !) et une contribution ultime à l’équilibre des caisses de retraite en mourant avant l’âge fatidique.

Bon, d’accord, on s’emballe peut-être un peu… Mais avouez qu’avec ces nouvelles mesures, on n’est pas loin de penser que le gouvernement nous pousse à creuser nous-mêmes nos tombes avec nos petites cuillères ! N’oublions pas que la santé des travailleurs est un investissement, pas un coût .

Alors, on fait quoi ? On se laisse faire ? Certainement pas ! Action & Démocratie / CFE-CGC appelle à la mobilisation ! 

Écrivons tous à nos députés et sénateurs pour leur faire part de notre mécontentement !

Un petit modèle de lettre est disponible plus bas pour les moins inspirés (on sait que vous êtes fatigués). 

 

Le jeudi 5 décembre, avec l’intersyndical, on se mobilise aussi dans la rue !

Rendez-vous à 10h30 devant la préfecture de Corse

Lire le communiqué de l’intersyndical

 

Faisons entendre raison à ces brillants décideurs qui semblent avoir oublié que, sans nous, l’Éducation nationale s’écroule ! 

Ensemble, soyons plus forts que le virus de l’absurdité gouvernementale !

 

Ça nous rappelle une chanson de Gaston Ouvrard “Je ne suis pas bien portant” | Archive INA

C’était l’époque du comique troupier. Hélas, le temps est désormais au tragique ministrier. 

Mobilisation générale le 5 décembre !

AD-Corse

 

Rassemblement

jeudi 05 Décembre 10h30
Devant la préfecture d’Ajaccio

AD-Corse
intersyndicale-fp-corse

COMMUNIQUÉ

Fonction publique : Mobilisation sur l’ensemble du territoire le 5 décembre

Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC et le STC appellent les agent·es de la Fonction publique à une journée d’action, de rassemblements, de manifestations et de grève sur l’ensemble du territoire le 5 décembre 2024.

Répondant à la demande de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian ̶ ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique ̶ a été contraint d’accorder une audience le jeudi 7 novembre dernier.

Les organisations syndicales ont obtenu l’abandon de la suppression des catégories C, B et A de la fonction publique envisagée au titre du projet de loi dit « Guerini ». Le ministre s’est aussi engagé à rediscuter de son projet « d’agenda social ».

Force est de constater que Guillaume Kasbarian n’a pas répondu à la plupart des autres propositions et revendications portées par les organisations syndicales.

C’est pourquoi nous en appelons à une première journée de mobilisation sur l’ensemble du territoire, le 5 décembre 2024, y compris par la grève et la manifestation.

C’est pourquoi nous exigeons que le ministre renonce :

– Au gel de la valeur du point d’indice,
– Aux 3 jours de carence dans la fonction publique,
– A la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie, de 100% à 90%,
– Au non-versement de la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (Gipa).

En corse, 1 actif sur 3 est un agent public, c’est pourquoi, nos organisations syndicales appellent les agent.es de la fonction publique, fonctionnaires et contractuel.les, et au-delà, à se mobiliser très massivement pour notamment :

– La revalorisation de l’indemnité compensatoire pour frais de transport, son extension et son élargissement aux retraités
– Des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques,
– L’arrêt des suppressions de postes et des créations d’emplois partout où c’est nécessaire et l’accès à l’emploi titulaire des agents contractuels,
– L’augmentation de la valeur du point d’indice au titre de l’année 2024 et des années suivantes et des mesures salariales générales,
– La refonte des grilles indiciaires,
– L’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes,
– L’abandon des orientations du projet de loi dit « Guerini ». En effet, « davantage récompenser le mérite », « lever le tabou du licenciement des fonctionnaires » ou encore sur « la remise en cause des catégories C, B et A » sont inacceptables et en disent long sur ses intentions,
– Enfin, pour la Corse, l’obtention pour tous d’une prime de vie chère

Nos organisations syndicales conviennent de se revoir après cette journée de mobilisation et de grève.

Pour la sauvegarde de nos emplois et de nos services publics
Rassemblement jeudi 05 Décembre 10h30
Devant la préfecture de Corse

Uniti, Inseme, Vinceremu

 
AD-Corse-Banniere-QRcode
image_pdf